Peut-on demander des dommages et intérêts lorsqu’on divorce ?
Votre séparation a été particulièrement difficile, vous souhaitez savoir comment obtenir réparation dans le cadre de votre divorce ?
Aux termes de l’article 266 du Code civil :
« des dommages et intérêts peuvent être accordés à un époux en réparation des conséquences d’une particulière gravité qu’il subit du fait de dissolution du mariage soit lorsqu’il est défendeur à un divorce pour altération du lien conjugal (…), soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de son conjoint ».
- Il convient donc de se trouver dans le cadre d’un divorce pour faute aux torts exclusifs de son conjoint ou dans le cadre d’un divorce pour altération définitive du lien conjugal.
En conséquence, vous ne pouvez pas demander de dommages et intérêts si vous divorcez à l’amiable ou dans le cadre d’un divorce accepté ou au torts partagés.
- Pour avoir droit à une réparation, il faut ensuite prouver un préjudice d’une « particulière gravité » comme par exemple un traumatisme psychologique.
N’hésitez plus à prendre contact avec un avocat compétent en matière de divorce à Lyon pour vous accompagner à faire valoir vos droits et obtenir des dommages et intérêts.
Séparation / Divorce : Qui aura la résidence des enfants ?
Vous envisagez de vous séparer et vous vous demandez chez quel parent les enfants vont résider ?
Il existe deux principaux modes de garde d’enfants :
- Soit la résidence habituelle des enfants est fixée au domicile de l’un des parents, avec un droit de visite et d’hébergement pour l’autre,
- Soit la résidence est fixée de manière alternée (garde alternée), permettant un temps égal pour l’enfant passé au domicile de son père et de sa mère.
La fixation de la résidence habituelle au domicile d’un parent concerne environ 80 % des cas ; La garde des enfants est souvent accordée aux mères mais les pères la revendiquent et l’obtiennent de plus en plus souvent.
Il se peut aussi que le parent gardien demande la garde exclusive sans aucun droit de visite pour l’autre parent ou un exercice de son droit de visite réduit ou aménagé afin de protéger l’enfant en cas de danger.
Qui fixe la résidence chez l’un ou l’autre des parents ?
- Soit les parents peuvent se mettre d’accord, seuls ou grâce à l’assistance de leur(s) avocat(s), ou encore grâce à un processus de médiation, sur les besoins de l’enfant, et parviennent alors à trancher en faveur de tel ou tel parent ;
- Soit ils n’arrivent pas à s’entendre et en cas de désaccord, il faut alors saisir le juge aux affaires familiales et les modalités d’exercice de l’autorité parentale seront fixées par une décision du juge
Selon quels critères la résidence des enfants est fixée chez l’un ou l’autre des parents ?
Les besoins des enfants étudiés dans le cadre d’une discussion amiable peuvent être par exemple :
– Le besoin de maintenir au maximum les repères habituels (maintien dans la même maison, dans la même école, etc..)
– Le besoin de ne pas être séparés de ses frères et soeurs
– Le besoin d’avoir un suivi scolaire par le plus disponible des parents
– Le besoin de ne pas être séparé de sa mère pour un très jeune enfant
– Le besoin d’être confortablement installé
– Le besoin d’entretenir de bonnes relations avec le parent « hébergeant », lequel doit présenter des bonnes capacités éducatives, et bien sûr le besoin d’être en sécurité avec lui Etc…
Les juges partent aussi de la notion de l’intérêt supérieur de l’enfant pour fixer leur résidence soit au domicile de leur père, soit au domicile de leur mère, mais ont une moins bonne connaissance globale des besoins de l’enfant, comparativement à ses propres parents.
Il va disposer le cas échéant d’une expertise, d’une enquête sociale et de l’audition des enfants, mais avec les risques que ces outils peuvent présenter.
Le juge se basera également sur l’impression que les parents séparés ont pu lui laisser à l’audience, mais impression très brève.
Finalement, le juge va lire à travers les pièces versées aux débats par les parents des versions contradictoires et des critiques croisées, de sorte qu’il risque bien souvent de réfuter globalement la version des deux parties, même si l’une d’entre elle correspond davantage à la vérité…
Ainsi, l’aléa judiciaire est grand d’où l’intérêt de trouver un accord qui peut se trouver dans le cadre d’une médiation familiale.
En tous cas, la loi demande au juge de fixer la résidence et les droits de visite en fonction de l’intérêt de l’enfant et les décisions des juge montrent que les juges sont sensibles, par exemple, au maintien des accords parentaux passés, ou au maintien des repères habituels des enfants s’ils étaient profitables, ou aux critères de stabilité dans le mode de vie et de bonnes capacités éducatives d’un parent par rapport à l’autre, ou encore et surtout aux capacités d’un parent à respecter la place de l’autre, contrairement à l’autre, etc…
Il y aura lieu de trancher également sur l’autorité parentale conjointe par principe mais qui peut s’exercer de manière unilatérale par l’un des parents et sur la fixation d’une pension alimentaire.
Il est primordial dans cette étape importante de votre vie pour vous et vos enfants de vous faire accompagner par un avocat compétent pour les divorces à Lyon.
L’aliénation parentale : un concept controversé et dangereux
Le syndrome d’aliénation parentale est un concept très controversé.
Cette notion vient du psychiatre américain, le Dr R.A. Gardner.
Il s’agit d’une situation dans laquelle un parent manipule son enfant de façon à ce que l’enfant développe une grande hostilité, voire une haine, un rejet, envers l’autre parent, pouvant aboutir à refuser de le voir.
Ce rejet par l’enfant de l’un de ses parents peut se faire très vite et aller très loin puisqu’il y a non seulement refus de voir ce parent, mais aussi sa famille, de lui parler et voir même des actes de violences à son encontre dans les cas les plus graves (violences qui peuvent être des violences physiques ou psychologiques, verbales).
Le parent aliénant distille de façon subtile à l’enfant des croyances déraisonnables, infondées et injustifiées sur l’autre parent. Il y a une manipulation psychique du parent aliénant sur l’enfant, qui devient aliéné. Le but est d’atteindre l’autre parent, c’est à dire le parent cible.
Ce syndrome intervient lorsqu’il y a conflit au sein du couple, une séparation ou un divorce, et que cela implique un litige autour de la garde des enfants.
Pendant de nombreuses années, le concept de « conflit de loyauté » était mis en exergue pour expliquer ces situations de séparation au sein desquelles l’enfant n’était pas autorisé à prendre une place qui convienne à son bien-être et à son développement personnel.
Depuis peu, un nouveau concept a fait son apparition : « l’aliénation parentale », pour parler du cas de figure où l’enfant est littéralement soumis au parent dit « aliénant » et ne peut plus faire place à l’autre, critiqué, blâmé, détruit dans le discours du premier.
Hélas, le concept d’aliénation parentale est utilisé à tort et à travers.
Pourtant, la théorie initiale de Gardner et les recherches qui y sont liées ont été critiquées par des juristes et des spécialistes de la santé mentale pour leur manque de fiabilité et de validité scientifique. Par conséquent, le syndrome d’aliénation parentale n’est pas listé dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’association américaine de psychiatrie ni dans la classification internationale des maladies de l’organisation mondiale de la santé.
Attention, les hommes violents peuvent, par exemple, dénigrer leur ex-conjointe devant les enfants, utiliser les enfants pour lui passer des messages, ou encore avoir recours à la manipulation ou aux menaces. Si ces comportements peuvent être perçus comme des manifestations de l’aliénation parentale, ils sont plutôt utilisés par les hommes violents dans le but de maintenir leur domination et leur contrôle sur leur ex-conjointe post-séparation.
Encore plus problématique est le fait que les travaux sur l’aliénation parentale reposent sur l’idée que les enfants et les mères mentent lorsqu’ils rapportent des situations d’abus ou de violence, même si les recherches montrent que les fausses accusations constituent un phénomène extrêmement rare. Dans ce contexte, certains intervenants ont tendance à voir de l’aliénation parentale dès qu’un enfant refuse d’avoir des contacts avec son père, même si cet enfant a pu être exposé à la violence ou victime d’abus.
Les propos des enfants qui disent avoir peur de leur père sont ainsi interprétés comme résultant de manipulations de la part de leur mère.
Ces intervenants ont aussi tendance à décrire les mères comme aliénantes dès qu’elles s’opposent aux contacts père-enfant, même si cette opposition peut être justifiée.
Les hommes violents peuvent donc avoir recours au concept d’aliénation parentale pour contrer des accusations d’abus et de violence, se positionnant ainsi comme des victimes d’une ex-conjointe hostile et manipulatrice.
Suite à la séparation, les femmes victimes de violences conjugales ont pourtant de bonnes raisons d’exprimer des craintes ou d’être réticentes par rapport aux contacts entre les enfants et leur ex-conjoint, même si ce dernier est le père des enfants. Elles peuvent aussi s’opposer aux contacts pour assurer leur propre sécurité ou pour assurer la sécurité ou le bien-être des enfants. Dans le même sens, les enfants qui ont été exposés à la violence conjugale et qui ont vécu dans un climat de peur peuvent ne pas vouloir avoir de contact avec leur père. Ces réactions des femmes et des enfants sont d’autant plus justifiées du fait que la violence se poursuit souvent au-delà de la séparation et que des incidents de violence se produisent fréquemment lors des contacts père-enfant, qui sont des occasions pour les hommes de maintenir leur contrôle sur leur ex-conjointe.
Pourtant, les femmes victimes de violence qui s’opposent aux contacts entre leurs enfants et leur ex-conjoint risquent d’être perçues comme irraisonnables ou hostiles, ou risquent même d’être accusées d’aliénation parentale. Les réactions des enfants sont aussi susceptibles d’être perçues comme étant le résultat des comportements inadéquats et aliénants de leur mère.
Ce recours au discours sur l’aliénation parentale est extrêmement problématique, puisqu’il discrédite les propos des femmes et des enfants victimes de violence conjugale et les réduit au silence et à l’inaction.
Ce d’autant que plusieurs études ont démontré que les différents intervenants en protection de la jeunesse et en droit de la famille ont de la difficulté à reconnaître la violence conjugale, particulièrement en contexte post-séparation, et ont une compréhension limitée de cette problématique et de ses impacts sur les femmes et les enfants.
Or, à partir du moment où les intervenants ne reconnaissent pas la violence conjugale et parlent plutôt de situations conflictuelles, les comportements de ces femmes ne semblent plus raisonnables.
D’autant plus que le maintien des contacts avec le père est vu comme essentiel pour le bon développement des enfants et que les hommes peuvent être perçus comme de « bons » pères malgré les comportements violents à l’endroit de la mère des enfants.
C’est dans ce contexte particulier que les femmes sont accusées d’aliénation parentale, ce qui peut même les amener à perdre la garde de leurs enfants.
Dans ce contexte, les femmes victimes de violence qui craignent pour leur propre sécurité ou pour la sécurité et le bien-être de leurs enfants sont confrontées à un choix déchirant. –
- Soit elles se taisent et soutiennent les contacts père-enfants malgré les risques,
- soit elles se battent pour défendre leurs droits et ceux de leurs enfants, courant ainsi le risque d’être perçus comme aliénantes et éventuellement de perdre la garde de leurs enfants
Les grands perdants dans toute cette histoire sont les enfants qui auront des séquelles toute leur vie et verront probablement leurs futures relations interpersonnelles se vivre difficilement aussi.
Si vous êtes confronté à ce genre de comportement, n’hésitez pas à prendre attache avec le cabinet de Me Marina STEFANIA, avocat en droit de la famille Lyon afin qu’elle puisse utilement vous aider et accompagner.
Divorce : comment ne pas se faire plumer ?
Vous allez divorcer ou avez envie de divorcer mais craignez d’y laisser des plumes ?
Entre la pension alimentaire, la prestation compensatoire et même les frais d’avocat ou de partage, la note d’un divorce peut s’avérer salée et vous dissuader de franchir le cap.
Votre avocat vous accompagne afin d’anticiper au mieux votre séparation d’un point de vue financier et protéger votre patrimoine et votre argent.
Quel type de divorce choisir ?
- Privilégier le divorce par consentement mutuel qui peut désormais se faire de manière 100% dématérialisée. Cette option permet de négocier avec son ex-conjoint et très souvent les frais d’avocat sont également moins élevés pour ce type de divorce.
Le divorce par consentement mutuel offre donc rapidité, simplicité et est moins coûteux. - Eviter le divorce pour faute même en cas d’adultère. Ce type de divorce va être très long et donc générer des frais d’avocat élevés et surtout même si le divorce est prononcé aux torts exclusifs de votre conjoint, cela n’empêchera pas que vous soyez éventuellement condamné à lui verser une prestation compensatoire s’il existe une disparité dans vos conditions de vie.
Comment se partager les biens ?
Si comme la plupart des couples en France vous êtes mariés sans contrat de mariage préalable donc sous le régime de la communauté légale, tous les biens acquis pendant le mariage vous appartiennent par moitié et vont devoir être partagés. Attention, pour les biens immobiliers, vous allez devoir passer chez le Notaire et payer des droits de partage correspondant à 1,10 % à compter du 1er janvier 2022.
En effet, le partage se forme par le seul échange de consentement, il peut donc être fait verbalement. Toutefois, lorsqu’il porte sur des biens soumis à la publicité foncière (des immeubles notamment), le partage doit être formalisé par acte notarié.
- Le logement conjugal acquis pendant le mariage appartient donc aux deux époux par moitié.
Si vous souhaitez le récupérer, il va falloir racheter la part de l’autre (50%) et il sera alors intéressant de parvenir à minimiser la valeur du bien.
Très souvent, les époux ont recours à des agents immobiliers pour l’expertiser mais cela prend du temps et l’autre époux qui doit se reloger peut avoir besoin de liquidités rapidement et accepter un rabais de 10 à 15 %.
- concernant l’épargne, il en va de même.
Dès lors, même si vous avez seul alimenté les comptes épargne du couple (livrets A, épargne salariale, portefeuilles boursiers), vous ne récupérerez que la moitié.
Ainsi, un conseil pourrait être d’ouvrir un compte séparé sur lequel vous rapatrierez votre épargne mais attention si le juge sollicite les fichiers de comptes bancaires, tous vos comptes seront portés à sa connaissance et il vous appartiendra de reverser l’intégralité des sommes y figurant à votre conjoint.
Autre option : sortir l’argent en liquide.
Qu’advient-il des dons au conjoint ?
- S’il s’agit de donations au dernier vivant (pour le protéger en cas de décès) : elles vous seront rendues d’office
- Pour les autres types de donations (bijoux, biens immobiliers…), si elles ont été consenties avant le 1er janvier 2005, il est possible de demander à les récupérer
- Toutes les donations effectuées après cette date sont réputées «irrévocables». Ce qui a été donné ne peut plus être repris.
De plus, il n’est pas possible de dire qu’il s’agissait non pas d’un don mais d’un simple prêt : sans une reconnaissance de dette écrite, le juge vous déboutera purement et simplement de votre demande.
Qui va devoir payer les dettes du couple ?
Dans le cadre du mariage contracté sans contrat de mariage ou communauté légale, la règle est la même que pour le partage du patrimoine commun : il faudra participer au remboursement des dettes de l’autre à hauteur de 50%, qu’il s’agisse de prêts à la consommation ou d’impayés d’impôts.
Vous pensiez dire au juge que le crédit en question a été souscrit dans votre dos.
Attention, même si vous n’étiez pas au courant, vous devrez supporter la moitié de la dette restant à payer.
Il existe toutefois deux exceptions à savoir
- Lorsque le conjoint s’est endetté dans son seul intérêt
- Lorsque le conjoint s’est endetté frauduleusement.
Est-il grave ou dangereux de dissimuler tout ou partie de son patrimoine ?
Il peut être tentant de mentir ce d’autant que le juge ne demande qu’un simple récapitulatif du patrimoine (assorti d’une déclaration sur l’honneur) pour opérer le partage.
De plus, parvenir à établir l’existence d’une assurance vie bien garnie ou d’un logement s’avérera compliqué, même en demandant au juge de mener une enquête. En effet, compte tenu du temps dont il dispose pour traiter un dossier (deux à trois heures), ses investigations se borneront à étudier la dernière feuille d’impôts et les relevés bancaires du supposé tricheur.
Si le juge ne trouve rien d’étrange, il n’ira pas plus loin dans ses investigations.
Toutefois, si la dissimulation est découverte : comme pour les produits d’épargne, l’ensemble des biens cachés (au lieu de la moitié) reviendra au conjoint lésé.
Comment procéder si mon conjoint tente de diminuer ses revenus artificiellement devant le juge ?
Il existe des conjoints salariés qui se débrouillent pour se faire rémunérer un temps au noir par exemple ou qui se déclarent au RSA alors qu’ils perçoivent d’importantes sommes à côté… Quand il s’agit de passer pour plus pauvres qu’ils ne le sont (les revenus servent de base au calcul de la prestation compensatoire et de la pension alimentaire), certains ne manquent pas d’imagination.
Si vous soupçonnez votre conjoint de procéder de la sorte. Prenez votre mal en patience. Car s’il sera difficile, faute de preuve tangible, de démontrer l’entourloupe avant le divorce, il existe un moyen imparable de rétablir l’équilibre après son prononcé.
En effet, la loi autorise le bénéficiaire d’une pension alimentaire à consulter à tout moment la déclaration fiscale de son ex-conjoint (en se rendant à son centre des impôts). S’il apparaît que ses revenus ont augmenté depuis le divorce, il suffira de réclamer au juge une réévaluation de la pension ou de la prestation. La procédure est automatique, rapide (trois mois), et la règle simple : la hausse sera proportionnelle à l’accroissement des revenus annuels.
Si mon conjoint gagne plus que moi, est-il automatique que je reçoive une prestation compensatoire ?
Non car seul un écart de revenu ne suffit pas à justifier le versement d’une prestation compensatoire (laquelle doit normalement être payée en une fois, dans les douze mois du divorce).
Il faut aussi apporter la preuve que votre carrière a été sacrifiée au profit de celle de l’autre, ou qu’elle n’a pas été aussi brillante que prévu.
Dernier élément important : la durée du mariage, qui doit excéder cinq ans.
Quant au montant versé, il est censé corriger la baisse de niveau de vie. Afin de vous donner un ordre d’idée du montant, vous pouvez vous aider de la formule suivante : vous divisez par trois l’écart annuel de revenu, et vous multipliez le résultat par la moitié de la durée du mariage.
Notez qu’il est possible d’obtenir une augmentation de 5 à 10% dans certains cas, tels qu’un un mauvais état de santé, un âge avancé (plus de 60 ans) ou un grand nombre d’enfants à charge.
Est-il possible d’échelonner le paiement de la prestation compensatoire ?
Le juge peut vous y autoriser.
D’ailleurs, cela peut être très intéressant pour vous si vous êtes très imposé.
En effet, dans le cas d’un échelonnement sur plus d’un an, la prestation, au lieu d’ouvrir droit à un crédit d’impôt de 25% (avec un plafond de dépense de 30 500 euros), est déductible à 100% du revenu.
Il faudra néanmoins vous montrer convaincant devant le juge pour bénéficier de cette faveur puisqu’en cas de versement fractionné, le bénéficiaire sera imposé sur les sommes perçue.
Vous n’aurez donc cette autorisation du juge que si l’opération n’augmente pas les impôts de votre conjoint, ou que vous consentiez à lui payer le surplus et à condition de démontrer que le paiement en une seule fois est au-dessus de vos moyens.
Mon conjoint gagne peu, aurai-je quand même droit à percevoir une pension alimentaire ?
En présence d’enfant, même si les revenus de votre conjoint sont très modestes, il n’échappera pas au versement mensuel d’une pension (elle a vocation à subvenir aux soins, à l’éducation et à la bonne alimentation de l’enfant). Quitte à ce qu’elle soit symbolique : 50 euros, par exemple, ou la prise en charge des frais de cantine…
A l’inverse, s’il gagne correctement sa vie, le montant du chèque peut vite grimper. A la base, il correspond à 10% du revenu net mensuel par enfant (212 euros par mois en moyenne nationale).
Pourcentage qui peut ensuite varier selon son mode de garde (comptez 50% de plus si vous l’hébergez, 50% de moins si vous n’avez qu’un droit de visite) et son style de vie. Il est en école privée, prend des cours de tennis ? La pension peut s’envoler à plus de 2 000 euros par mois et représenter plus de 30% des revenus de votre conjoint.
Retenez surtout que, quel que soit le montant fixé au départ, cette pension pourra être réévaluée par le juge, à mesure que les besoins de l’enfant augmentent, et notamment pour le financement de ses études supérieures.
En cas de coup dur, est-il possible de réduire la pension alimentaire ?
Oui toutefois, il faudra en faire la demande au juge, qui n’acceptera qu’en cas de chute de revenus d’au moins 25%.
La pension baissera en proportion, jusqu’à ce que vous retrouviez une situation plus stable.
Mais ne rêvez pas trop : si vous avez du patrimoine, par exemple un bien immobilier, le juge vous forcera plutôt à le vendre, et cela dans les plus brefs délais.
Sachez toutefois que la perte de revenus n’est pas le seul motif valable de dévaluation d’une pension alimentaire. L’accroissement de vos charges de famille, en particulier la naissance d’un nouvel enfant, peut également la justifier.
Si vous souhaitez plus de renseignements et une étude approfondie de votre cas avant d’envisager de divorcer, n’hésitez pas à prendre un rendez-vous de consultation avec Me Marina STEFANIA, avocat droit de la famille Lyon.
Vous avez une société et vous souhaitez divorcer, que devez-vous faire pour que cela n’affecte pas votre entreprise ?
Si vous êtes propriétaire d’une entreprise et que vous souhaitez divorcer, la première question que vous allez devoir vous poser c’est :
À qui appartient réellement la société : est-ce un bien propre ou un bien commun ?
En effet, le divorce peut entrainer de terribles conséquences sur l’entreprise que vous avez créée. Ainsi, s’il s’agit d’un bien commun, elle devra être partagée entre les deux époux lors du divorce.
En principe, sans contrat de mariage, tous les biens acquis pendant le mariage par l’un ou l’autre des époux appartiennent à la communauté, c’est à dire au couple. Ce sont des biens communs. Ainsi, si l’entreprise a été créée ou acquise pendant le mariage, c’est un bien commun. Elle doit donc être partagée.
Si vous avez fait un apport à une société ou un achat de parts par le biais de biens communs, vous êtes seul associé de cette société, cependant votre conjoint peut quand même revendiquer la qualité d’associé. En effet votre conjoint bénéficie d’un droit de revendication de la qualité d’associé pour la moitié des parts souscrites.
Toutefois, si vous avez utilisé des biens propres pour créer votre société, votre conjoint ne pourra pas revendiquer la qualité d’associé.
Qu’est-ce qu’un bien commun ?
- Vos revenus professionnels (vos salaires).
- Les biens que vous avez acquis à titre onéreux pendant la vie commune (sauf les acquisitions faites avec des sommes propres avec faculté de remploi).
- Vos revenus issus de vos biens propres (loyer issu d’un immeuble vous appartenant en propre).
- Tout bien créé pendant le mariage est un bien commun (le fonds de commerce).
Qu’est-ce qu’un bien propre ?
Si les époux se marient sous le régime de la séparation des biens, alors tous les biens acquis avant ou après le mariage sont des biens propres. De même, si les époux sont mariés sous le régime de la communauté et que les biens ont été reçus pendant le mariage par donation ou succession.
Quels sont les droits de votre conjoint s’il peut revendiquer la qualité d’associé ?
En réalité il ne disposera pas des parts mais seulement de la valeur de ces parts au moment du partage. Il convient en effet de distinguer deux choses :
- « Le titre » : la propriété des parts ou le droit d’être un associé dans la société et donc de participer au décision de la société.
Votre conjoint n’aura pas « le titre » en revendiquant la qualité d’associé. Ainsi il n’aura aucun pouvoir de décision dans votre société.
- « La finance » : la valeur du titre.
Votre conjoint s’il n’a pas le titre, aura quand même droit à la finance c’est à dire qu’il a un droit sur la valeur des parts mais pas sur les parts elles même. Vous devrez donc lui rembourser la moitié de la valeur des parts.
En réalité, le conjoint aura le droit à la moitié de la valeur de l’entreprise, peu importe qu’il ait été salarié ou collaborateur. Autrement dit, pour le dédommager, il ne sera pas nécessaire de revendre l’entreprise ou de lui céder la moitié de celle-ci. Il suffira de lui remettre une somme d’argent ou des biens représentant la moitié de la valeur de la société.
Attention, si vous ne pouvez pas faire face à cette obligation, alors vous risquez de voir votre entreprise vendue afin de pouvoir indemniser votre ex-conjoint.
Comment votre conjoint peut-il revendiquer la qualité d’associé ?
Avant le divorce :
Pour exercer son droit de revendication, votre conjoint doit notifier à la société son intention d’être personnellement associé.
-
- Si votre conjoint revendique la qualité d’associé lors de l’apport ou de l’acquisition des parts, la moitié des parts lui est attribuée sans être soumis à un agrément.
- Si votre conjoint exerce son droit de revendication postérieurement à la réalisation de l’apport ou de l’achat il sera soumis à l’agrément des associés de la société, vous ne pourrez pas participer au vote.
Si les statuts ne comportent pas de clause d’agrément votre conjoint deviendra associé dès que la société a reçu la notification de sa revendication.
Au moment du divorce :
Votre conjoint peut exercer son droit de revendication de la qualité d’associé jusqu’à la dissolution de la communauté. En cas de divorce, la revendication est possible même au cours de la procédure et jusqu’à ce que le jugement de divorce soit passé en force de chose jugée
Concrètement au moment du divorce, vous conserverez la propriété des parts, et vous pouvez continuer à exercer votre activité par votre société sans que votre conjoint puisse bloquer la continuité de la société ou que vous partagiez avec lui les pouvoirs.
Cependant au stade de la liquidation, votre conjoint devra recevoir une somme correspondant à la moitié de la valeur des parts.
Comment sauver votre entreprise ?
- Si c’est un bien commun, au moment de la souscription ou de l’achat des parts vous pouvez demander à votre conjoint de renoncer à revendiquer sa qualité d’associé par écrit. Nous vous conseillons de procéder à l’enregistrement de cet écrit, voir même de la faire par acte contresigné par avocat ou acte notarié. Vous serez ainsi certain que votre conjoint ne réclame pas par la suite la qualité d’associé.
- Vous pouvez sauver votre entreprise si c’est un bien propre. En effet, l’entreprise n’a pas à être partagée et le conjoint ne peut pas demander à obtenir une part de sa valeur.
Toutefois, quand bien même la société serait un bien propre, elle peut se voir menacée dans deux cas :
- Vous pouvez avoir à payer à votre ex-conjoint une prestation compensatoire (somme d’argent versée au conjoint qui subit une baisse considérable de son niveau de vie) et si la somme est trop importante, l’entreprise peut être mise en danger car vous allez peut-être devoir revendre une partie de votre société pour faire face à votre obligation de payer.
- Si votre ex-conjoint a travaillé bénévolement au sein de l’entreprise et vous a permis de vous enrichir, il peut demander des dommages et intérêts. Les juges parlent d’enrichissement sans cause. Il constitue un motif pour demander une indemnisation représentant la rémunération que le conjoint aurait dû recevoir. Ainsi, si les indemnités à reverser sont trop élevées, vous pourrez là encore devoir revendre votre entreprise pour pouvoir payer.
Si vous avez des interrogations sur la manière de protéger au mieux vos intérêts et ceux de votre entreprise, contacter le cabinet STEFANIA, avocat droit de la famille Lyon pour vous accompagner.
Votre conjoint cache ses revenus : que pouvez-vous faire contre les techniques d’insolvabilité et/ou de dissimulation de patrimoine dans le cadre d’un divorce ou d’une séparation ?
Votre conjoint dissimule ouvertement ses revenus et son patrimoine afin de venir minorer le montant de la pension alimentaire et de la prestation compensatoire qu’il va devoir vous verser ?
Vous souhaitez savoir que faire contre ces techniques de dissimulation des revenus ?
Tout d’abord, la fixation du montant de la pension alimentaire ou de la prestation compensatoire lors d’un divorce ou d’une séparation se fait en fonction des ressources et charges de chacun.
Afin de réduire au maximum le montant, il est possible que votre conjoint utilise des moyens pour cacher ses revenus, le plus souvent ces moyens sont frauduleux.
Pour fixer le montant de la prestation compensatoire dans le cadre d’un divorce, les époux doivent fournir une déclaration certifiant sur l’honneur l’exactitude de leurs ressources, de leur patrimoine et de leurs conditions de vie.
Ainsi, pour dissimuler leur revenus ou leur patrimoine les ex-conjoints peuvent avoir recours à différentes techniques soit en diminuant leurs ressources soit en se créant des dettes comme par exemple :
- Déménager sans communiquer sa nouvelle adresse
- Détruire ses biens personnels
- Effectuer de nombreuses dépenses avant son divorce
- Souscrire des emprunts réels ou fictifs auprès de tierce personne.
- Effectuer des donations, notamment une donation d’usufruit à un proche tout en conservant l’usage du bien
- Créer des indivisions conventionnelles sur un immeuble avec des amis
- Reporter volontairement la perception de revenus
- Dissimuler des salaires en ne déclarant pas tous ses revenus
- Virer de l’argent sur des comptes à l’étranger
- Faire un apport de biens meubles ou immeubles à une société, en octroyant la majorité du capital à une personne de confiance tout en prévoyant dans les statuts un droit de vote double pour le minoritaire et en octroyant la gestion de la société au minoritaire
- Faire un contrat de vente fictif de ses biens auprès d’une tierce personne.
- Acheter des biens qui peuvent être facilement sous-estimés dans une déclaration de ressources (monument historique, pièce de collection, tableaux).
- Minorer la valeur d’un bien : par exemple en faisant un contrat de prêt à usage fictif consistant à prêter l’usage gratuit d’un bien à un proche tout en s’en conservant la jouissance.
- Provoquer le remboursement anticiper de ses emprunts avant le divorce
- Retarder le paiement des dividendes
- Utiliser des prêtes noms
Attention, organiser son insolvabilité présente de nombreux risques.
La Cour de cassation a eu l’occasion de rappeler dans un arrêt récent du 15 janvier 2020 que pour apprécier le montant de la prestation compensatoire, le juge doit prendre en compte tous les revenus des époux, y compris les revenus occultes (Cass.1re civ., 15 janv. 2020 n°18-26/012).
En l’espèce, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence avait rejeté la demande de prestation compensatoire de l’épouse, au motif que le divorce ne créait pas de disparité des niveaux de vie entre les époux.
La Cour de cassation a cassé, et annulé l’arrêt de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, jugeant qu’elle aurait dû rechercher, comme l’épouse l’y avait invité, si, l’époux ne continuait pas à avoir une activité occulte de courtage d’œuvres d’art qui lui procurait des revenus.
Dans le cadre de la fixation d’une prestation compensatoire, les époux doivent en effet se faire connaître mutuellement leurs ressources, patrimoine et conditions de vie.
A ce titre, l’article 272 du Code civil leur impose notamment de fournir au Juge une déclaration, certifiant sur l’honneur de l’exactitude de leurs ressources, revenus, patrimoine et conditions de vie.
Précisons qu’aucune sanction spécifique n’est prévue par la loi, en cas de défaut de production de cette déclaration, ou de déclaration mensongère. La Cour de cassation juge ainsi que la déclaration sur l’honneur n’est pas une condition de recevabilité de la demande de prestation compensatoire.
Il pourrait donc être tentant de ne pas en produire ou de produire une fausse déclaration de ressources.
On attend cependant des époux qu’ils fassent preuve de loyauté.
La loi fait obligation aux époux de fournir au juge des informations exactes sur leurs ressources, revenus, patrimoine et conditions de vie.
Quelles sont les possibilités qui vous sont offertes si votre conjoint tente de dissimuler son patrimoine ?
Vous n’avez pas encore divorcé
Si votre conjoint cache ses revenus avant le divorce, en réalité il organise ou aggrave son insolvabilité.
Il s’agit d’une infraction pénale plus précisément du délit d’organisation frauduleuse d’insolvabilité.
Le fait pour votre ex-conjoint, d’organiser ou d’aggraver frauduleusement son insolvabilité est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende par le code pénal.
Vous pouvez donc déposer plainte dans un commissariat ou saisir directement le Procureur de la République d’un courrier plainte afin de le dissuader de cacher ses revenus en lui faisant peur.
Attention toutefois c’est une procédure qui peut être très longue (ce type d’infractions n’étant pas la priorité des services d’enquête).
Vous avez déjà divorcé
Vous pouvez obtenir la révision de votre jugement si vous apprenez par la suite que votre ex-conjoint a dissimulé des revenus ou des biens lors du jugement fixant la prestation compensatoire. Le juge reviendra alors sur sa décision : il s’agit d’un recours appelé « recours en révision » portant sur le montant de la prestation compensatoire ou de la pension alimentaire qui ne portera que sur cet aspect et ne remettra pas en cause le prononcé du divorce.
Cette possibilité de recours en révision est envisageable si votre ex-conjoint a agi de manière frauduleuse.
La Cour de cassation juge que la dissimilation de revenus par l’époux débiteur d’une prestation compensatoire est une fraude, qui ouvre le recours en révision de l’article 595 du Code de procédure civile (Cass. 2e civ., 21 févr. 2013)
Attention, le délai pour agir en révision est de 2 mois à compter du jour où le demandeur en révision a eu connaissance de la cause de révision qu’il invoque.
Ainsi, dès que vous obtenez des éléments indiquant que vote ex-conjoint a dissimulé ses revenus ou son patrimoine il convient d’agir très vite en demandant dans les deux mois la révision du jugement pour obtenir une prestation compensatoire, ou la réévaluation de son montant, si la fraude est établie.
L’époux qui a été victime peut aussi obtenir réparation de son préjudice, en demandant l’allocation de dommages et intérêts sur le fondement de l’article 1240du Code civil.
Le délit d’escroquerie au jugement
La dissimulation de ressources d’un époux lors d’un divorce peut également donner lieu à une procédure pénale pour escroquerie au jugement.
Il s’agit en effet d’un délit, prévu à l’article 313-1 du Code pénal, et punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375.000€ d’amende.
Comment recueillir la preuve de la dissimulation de patrimoine par son ex-conjoint ?
Il s’agit du point le plus difficile, parvenir à prouver que votre conjoint dissimule des revenus. Il peut en effet s’avérer particulièrement difficile voir même impossible pour vous de prouver quelque chose qui est dissimulé.
Il convient alors d’être méthodique et de vérifier tous les éléments de son patrimoine.
Vous pouvez :
- Faire intervenir un huissier qui établira un constat prouvant qu’il utilise plusieurs voitures, ou qui dressera une liste de ses adresses connues
- Vérifier l’existence d’éventuelles sociétés lui appartenant au registre du commerce et des sociétés.
- Consulter à tout moment la déclaration fiscale de son ex-conjoint (en se rendant à son centre des impôts)
- Obtenir des attestations d’amis et de connaissances qui témoigneront de la réalité de son patrimoine.
- Le dénoncer à l’URSAFF ou à l’inspection du travail si vous savez qu’il travaille sans déclarer ses revenus
- Faire intervenir un détective privé qui pourra effectuer un certain nombre de constatations concernant son train de vie y compris depuis les réseaux sociaux
Si vous souhaitez être assisté par un cabinet réactif et sensibilisé à la question de la dissimulation de patrimoine, n’hésitez pas à contacter Me Marina STEFANIA, avocat droit de la famille Lyon.
Comment faire pour ne plus payer de pension alimentaire ?
Si vous êtes redevable d’une pension alimentaire tous les mois à vos enfants, plusieurs cas de figure peuvent vous permettre d’agir sur le paiement de cette pension pour la réduire ou la supprimer :
- Vous pouvez démontrer une baisse significative de vos ressources (c’est à dire au minimum 25% de revenus en moins, ou encore une personne supplémentaire à charge à assumer dans votre foyer tel qu’un nouvel enfant). Ainsi en cas de changement dans votre situation financière mais également dans celle de votre conjoint (augmentation du salaire, obtention d’un poste professionnel plus élevé etc.), vous pouvez alors saisir le juge aux affaires familiales pour solliciter la réduction ou voir la suppression de la pension alimentaire due ;
- Si vous démontrez que vous n’avez aucune ressource, ou de très faibles ressources (c’est-à-dire inférieures ou égales au montant du RSA) ou que vous avez des dettes (on ne vous demandera pas de verser une pension alimentaire si vous êtes déjà endetté au point de tout juste pouvoir subvenir à vos propres besoins) : vous pouvez donc être exonéré du règlement d’une pension alimentaire au motif de votre état d’impécuniosité (= impossibilité matérielle de payer).
- Si vous obtenez la garde de vos enfants : Cela semble tomber sous le sens, mais un des moyens de ne plus payer de pension alimentaire à votre conjoint est d’avoir vos enfants à votre charge. Il est tout à fait possible de demander au juge de modifier sa décision et de changer la garde des enfants. Attention, il faut pour cela un élément nouveau et apporter des arguments qui peuvent en partie résider dans l’audition de vos enfants qui ont grandi et souhaitent être entendus par le juge. Si vous obtenez la garde, la pension alimentaire que vous versiez sera supprimée, et peut-être même que votre conjoint devra alors vous en verser une, tout dépendra des revenus de chacun et des charges qu’entraînent l’enfant
- Vous pouvez opter pour la garde alternée de vos enfants et vous ne verserez pas de pension alimentaire si les deux conjoints ont des revenus aux montants similaires. En effet, si la garde des enfants est partagée en mode 50-50 (une semaine sur deux par exemple), aucune pension alimentaire ne sera due, puisque vous aurez tous les deux les mêmes revenus, et les mêmes charges pour vos enfants. Attention, si l’un des deux conjoints a un revenu supérieur à l’autre, la garde alternée ne changera rien, le plus riche des deux devra quand même s’acquitter d’une pension alimentaire afin de rééquilibrer la situation.
- Si votre enfant est devenu autonome : attention, la pension ne cesse pas nécessairement à compter de la majorité. En effet, il est possible que l’enfant majeur n’ait pas acquis son autonomie en raison de la poursuite de ses études ou de la recherche d’un emploi. Ainsi, plus tôt vos enfants seront autonomes financièrement, plus tôt vous cesserez de payer la pension alimentaire. Attention, Le parent créancier peut refuser de vous donner les justificatifs démontrant que votre enfant poursuit des études et/ou cherche un emploi. Or, c’est bien sur vous qui souhaiterez effectuer une demande en justice de suppression de la pension alimentaire que repose la charge de la preuve des circonstances qui permettent de vous décharger du paiement.
Alors comment faire ?
- Se renseigner auprès de l’administration fiscale : En effet, le débiteur d’aliments qui a cette qualité reconnue par une décision de justice peut demander à consulter certaines informations afférents à l’imposition du créancier (Article L.111-II du livre des procédures fiscales)
- Envoyer une mise en demeure par LRAR : écrire un courrier au parent créancier en le mettant en demeure de produire les justificatifs de scolarité ou de recherches effectives d’emploi de leur enfant, en donnant un délai butoir (exemple : 10 jours) à l’issue duquel la juridiction compétente sera saisie aux fins de supprimer la pension.
A noter que seul le juge pourra décider, à défaut d’accord entre les parents débiteur et créancier, de supprimer la pension alimentaire. Aussi, ne cessez pas les versements tant qu’une décision de justice ne l’a pas admis !
Si vous avez d’autres interrogations sur le paiement de la pension alimentaire pour vos enfants, n’hésitez pas à contacter le Cabinet STEFANIA, avocat droit de la famille Lyon, pour vous accompagner dans vos démarches.
Rattachement auprès de la CPAM, comment ça marche en cas de séparation des parents ?
Que signifie le rattachement de son enfant auprès de la CPAM ?
Lorsqu’un enfant mineur est rattaché à son parent auprès de la Caisse d’Assurance maladie alors il devient ayant droit d’un assuré social.
Dès l’arrivée d’un enfant au sein d’un foyer, la demande de rattachement auprès de ses parents se fait à l’organisme d’assurance maladie en remplissant le formulaire cerfa n°14445 dédié et en joignant soit une copie du livret de famille soit une copie intégrale de l’extrait d’acte de naissance de l’enfant.
Concrètement, cela signifie que le parent pourra ensuite présenter sa carte vitale, sur laquelle sera rattaché son enfant, et se faire rembourser une parties des soins qui concernent son enfant.
Dans le cas où aucune demande de rattachement n’a été formulée, c’est le parent qui effectuera la première demande de remboursement de soins qui bénéficiera de la prise en charge des frais de santé.
Auprès de quel parent est rattaché l’enfant en cas de séparation ?
En règle générale, l’enfant est rattaché auprès du parent qui en a la charge, c’est-à-dire le parent qui a la résidence habituelle et donc qui se charge souvent d’assurer les rendez-vous médicaux de l’enfant.
Mais il est tout a fait possible que l’enfant soit rattaché auprès de chacun de ses parents, c’est ce que l’on appelle le double rattachement, y compris une fois les parents séparés. Une case spécifique permet de choisir cette option au sein du formulaire cerfa n°14445 dédié.
Concrètement, puisque l’enfant est rattaché sur la carte vitale de chacun de ses parents, le remboursement d’un acte médical sera effectué sur le compte du parent qui aura présenté sa carte vitale ce jour là.
Attention à la malveillance éventuelle de l’autre parent en cas de séparation
En effet, il arrive dans les cas de séparation qu’un des parents effectuent une demande de rattachement auprès de sa Caisse d’Assurance Maladie en lieu et place de l’autre parent.
En effet, le formulaire de rattachement à remplir permet une demande de rattachement mais aussi une modification de rattachement. De plus, il ne suppose pas l’accord de l’autre parent, ni sa signature, mais seulement une copie du livret de famille ou la copie de l’acte de naissance de l’enfant concerné.
Ainsi, dans le cas où l’un des parents réalise que son ou ses enfants ne sont plus rattachés sur sa carte vitale en raison de l’autre parent, il pourra retrouver ses droits en effectuant lui-même une demande de rattachement et en prouvant par tout document que c’est bien lui qui a la charge du ou des enfants concernés (Ex : en transmettant à la CPAM une copie du jugement fixant la résidence habituelle à son domicile).
Un enfant est-il forcément rattaché à l’un de ses parents auprès de la CPAM ?
Avant l’âge de 16 ans, l’enfant mineur est en général rattaché en qualité d’ayant droit à l’un ou l’autre de ses parents auprès de sa Caisse d’assurance maladie.
En revanche, entre 16 et 18 ans, l’enfant bénéficie du choix de rester rattaché à son ou ses parents ou bien de demander la qualité d’ayant droit autonome. Cette demande s’effectue par courrier simple auprès de la CPAM du lieu de la résidence habituelle de l’enfant.
Concrètement cette demande permettra à l’enfant d’avoir sa propre carte vitale, de disposer d’un compte personnel AMELI et de percevoir ses remboursements sur son propre compte bancaire.
Cette autonomie possible pour l’enfant mineur à compter de ses 16 ans permet parfois simplement de lever toutes difficultés entre les parents séparés s’agissant des remboursements des actes médicaux et de rendre plus autonome l’enfant.
Si vous avez d’autres interrogations sur le rattachement d’un enfant, notamment dans le cadre de votre séparation, n’hésitez pas à contacter le Cabinet STEFANIA, avocat droit de la famille Lyon pour vous accompagner dans vos démarches.
L’IFPA ou Intermédiation Financière des Pensions Alimentaires, KEZAKO?
Qu’est-ce que l’IFPA ?
L’IFPA signifie Intermédiation Financière des Pensions Alimentaires.
Plus précisément, il s’agit d’un mécanisme permettant de faire l’intermédiaire entre le parent créancier (à qui une pension alimentaire pour les enfants est due) et le b (qui doit régler la pension alimentaire).
Le principe est le suivant :
- Le parent qui doit régler la pension alimentaire effectue son paiement auprès de l’Organisme débiteur des prestations familiales (ODPF), concrètement la CAF.
- L’ODPF se charge ensuite de reverser immédiatement la pension au parent créancier.
Pour que ce système puisse se mettre en place, il est nécessaire qu’il existe un titre exécutoire (c’est-à-dire une décision de justice, une convention parentale homologuée, une convention de divorce…) et que ce titre fixe une contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant en numéraire.
Que se passe-t-il en cas d’impayé ?
Attention, si l’IFPA permet de faire l’intermédiaire entre les parents s’agissant de la question du paiement de la pension, il n’est pas en tant que telle une garantie de paiement.
Plus précisément, en cas d’impayé, l’ODPF est subrogé dans les droits du parent créancier et il pourra engager une procédure de recouvrement forcé si le parent débiteur n’a pas régularisé sa situation malgré une demande en ce sens.
Dans l’attente de la régularisation de la situation, le parent créancier bénéficiera des allocations de soutiens familiales sans la limite du plafond légal (118 euros par enfant).
Quand peut-on demander à mettre en place cette intermédiaire ?
C’est en 2016 que le législateur mettait en place l’IFPA. A l’origine, ce mécanisme était optionnel et volontaire. Ainsi, il fallait que les parents le sollicitent auprès du juge afin de le prévoir et le mettre en place.
Ce recours avait été pensé notamment dans les cas de violences conjugales afin qu’il n’y ait pas de lien direct entre le parent victime et le parent violent.
Désormais, ce dispositif va devenir quasiment automatique.
- Depuis le 1er mars 2022, le recours à l’IFPA est devenu systématique pour les divorces judiciaires.
- A compter du 1er janvier 2023, dans tous les autres cas dans lesquels il existe un titre exécutoire fixant une pension alimentaire (décision judiciaire, convention homologuée par le juge, convention de divorce par consentement mutuel, transaction issue d’une médiation, d’une conciliation ou d’une procédure participative contresignée par avocats et revêtus de la formule exécutoire par le greffe)
Existe-t-il des exceptions ?
Il existe seulement deux exceptions :
- Si les deux parents sont d’accords pour ne pas mettre en place l’IFPA s’agissant du règlement de la pension alimentaire alors ils devront mentionner leur refus au juge dans le cadre d’une décision judiciaire fixant la pension, ce refus pouvant être exprimé à tout moment de la procédure
- A titre exceptionnel, le juge peut aussi écarter le mécanisme, par décision spécialement motivée, le cas échéant d’office, lorsqu’il estime qu’il serait inadapté à la situation des parties.
Attention, il existe une exception à l’exception :
Il n’y a qu’une seule situation dans laquelle le recours à l’IFPA est toujours obligatoire, c’est celle des violences conjugales.
Ainsi, l’IFPA est obligatoirement ordonnée par le juge :
- lorsque l’un des parents a fait l’objet d’une plainte ou d’une condamnation pour des faits de menaces ou de violences volontaires sur le parent créancier ou l’enfant
- lorsque l’un des parents produit une décision de justice concernant le parent débiteur mentionnant de telles menaces ou violences
La simple allégation de menaces ou violences peut donc suffire à imposer la mise en place de l’IFPA. Il n’est pas nécessaire qu’il existe une condamnation effective.
Quand prend fin l’IFPA ?
L’IFPA prend fin :
– en cas de décès de l’un ou l’autre des parent ou de l’enfant
– à la date de fin de l’intermédiation financière fixée par le titre qui la prévoit ou lorsque la pension alimentaire cesse d’être exigible
– lorsqu’un nouveau titre porté à la connaissance de l’organisme débiteur des prestations familiales a supprimé la pension alimentaire ou mis fin à son intermédiation
– sur demande de l’un des parents adressée à l’organisme débiteur des prestations familiales sous réserve du consentement de l’autre parent
Quelles sanctions pour le débiteur de l’IFPA ?
Attention, depuis le 1er mars 2022, des sanctions pénales sont applicables au débiteur de la pension alimentaire si l’IFPA a été mise en place.
- le fait pour le parent débiteur de demeurer plus de deux mois sans s’acquitter intégralement des sommes dues entre les mains de l’organisme débiteur des prestations familiales assurant l’intermédiation est puni de deux ans d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende
- le fait par le parent débiteur de ne pas notifier à l’organisme débiteur des prestations familiales son changement de domicile dans un délai d’un mois, de s’abstenir de lui transmettre les informations nécessaires à l’instruction et à la mise en oeuvre de l’intermédiation financière ou de ne pas l’informer de tout changement de situation ayant des conséquences sur cette mise en oeuvre est puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende.
Si vous avez d’autres interrogations sur la mise en place de l’IFPA dans le cadre de votre séparation, n’hésitez pas à contacter le Cabinet STEFANIA, avocat droit de la famille Lyon pour vous accompagner dans vos démarches.